12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 17:51


Va te faire voir chez les autres !
Et tes cliques ! Prends les égouts,
Déculotte bien tes dégoûts,
Qu’ils soient pitres d’être des nôtres.

Aux saints dire plus qu’aux apôtres :
Autant câpres dans les ragoûts
Sont tes instants auprès de nous,
Dans nos blés blancs bien trop d’épeautres !

Et malgré tes propos scabreux,
Comme des salsifis fibreux,
Ou des anchois qu’on vandalise…

Il est un plaisir résigné,
Par les démons accompagné :
– Que l’on épargne ta valise !

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 17:45


Sur la pointe d’un pied, faisant le grand écart,
Avec les bras en cœur dans la boîte à musique,
Où la vie a mené la danseuse onirique
Aussi loin qu’une ronde, où n’est aucun départ.

Un autre unijambiste avait un autre quart,
Il est soldat de plomb, mais un soleil inique
A pris la liberté, dans son bleu mécanique,
À la jambe inconnue en retenant sa part.

Un enfant les traînait sans cesse aux gémonies :
Danser pour son cochon, garder ses vieux brownies,
Valser mais pour de bon, servir comme un marteau.

S’ils rêvaient d’incendie unis par leur misère,
Ou bien d’annihiler ce garçon débonnaire,
Ils ont plié bagage en papier d’un bateau.




Librement inspiré d’un conte d’Andersen : "L’intrépide soldat de plomb".

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 17:43

Soleil à ta rencontre, un autre monde averse
Sans plomb. Visages crus tournés sous tes rayons,
Peaux et chapeaux, des mains signent que nous n’ayons
Plus d’ombres… qu’il éveille au temps dont on se berce.

Sommeillent presque tous, la langueur les transperce
Enfin. Mais dans un songe, un charme a ses crayons
Multicolores dans la trousse où nous payons
Z’en Lire… Il nous retient autant qu’il nous traverse.

C’est comme un long péage où l’attente est écrou,
Des paupières font vis et l’iris est né clou ;
Bien qu’il soit tant charmeur, son regard m’abomine.

Inévitablement, on change de sujets ;
Dans le champ de colza, quelques moineaux font mine
De contempler les fleurs, mais ont d’autres projets.




Dans le champ de colza
les moineaux font mine
de contempler les fleurs

Bashô

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 17:39

L’une majuscule et l’autre posthume,
Aux heures de vie à cinq océans,
Je ne veux manger trop souvent céans,
Mais dans l’intermède, auprès du bitume.

Et ce n’était pas le goût d’amertume,
Un simple regret de duc d’Orléans,
S’il faut se nourrir quelquefois léans
Comme de vêtir un autre costume.

Il m’est agréable à chaque mardi
De me faire un brunch – ne dites pardi !
Ni ne faites cas d’encas sur la route.

J’étais sous les fleurs d’un monde flottant,
Des palmiers ombreux me filaient la goutte,
Avec mon riz brun, et mon saké blanc.






"Sous les fleurs d’un monde flottant
avec mon riz brun
et mon saké blanc"
Bashô

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 17:35

S’avocate a décrit m’agitation au moment de s’annonce : m’astreinte à être mère de… avec s’haine dans ses yeux. Puis s’alerte devient s’alarme, elle commente m’apparence, m’avidité, m’avalanche de m’haine, m’habitude de m’addiction ; je ne suis pas s’adulte. M’harpe contre s’hache répond :

M’adorée est m’aile et s’aile est m’attention.

M’avocate a fini s’accolade à chaque membre du jury, s’agence est comme m’astéroïde à t’amplitude, s’aromate est m’harissa à t’affection. J’ê désolée. S’attaque est simple : je m’ê trompée, ta vie est bien m’aspiration. S’activité est de prouver m’adhérence, m’assise, malgré… elle voudrait m’amende honorable. S’adresse est d’invoquer m’hâte pour excuser m’approche. S’attitude ne renvoie guère de chaque juge s’averse de larmes. Chacun s’hargne. M’année de prison a peut-être poussé m’hardiesse, ma heure à ta horloge n’a pas ma hésitation.

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 08:53

Comme une abeille aurait son heure, elle a son dard,
Danielle. Étroit bonheur, c’est ton oreille veuve,
Réponse à ton cou, deuil, ail et patate neuve ;
Réglons nos montres, vole encor cet amour tard.

T’ignores pas, tu sais, quand l’aube pique un fard,
Fallait pas l’entreprendre à moins qu’il ne t’abreuve ;
Raison de plus, Émile, il n’a rien qui l’émeuve
Autant que perdre un rouge ou bien sa soupe au lard.

Mais du salut, que dire ?! À contempler, turbides,
Des eaux, des animaux, des végétaux torrides,
Des ongles à gratter des tickets de loto.

Mobile dans l’instant sidéré presque jusque
À ce moment qu’hier, tu mettais le veto
Bleu Rhône. Elle voulait, peut-être un peu moins brusque.

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 08:50

Elle entendait passer les trains de nuits, Corinne,
Avec ses excès fins, ses doigts fait pour les soins,
Son nez juste visible aux narines témoins,
Sa langue à partager un peu de nicotine.

Elle attendait sans cesse en tapant la bottine
Aux pavés de la gare, où traînait dans les coins
Cette guitare brune et, de retour des foins,
Ce vieillard taciturne en battait la colline :

♫ Tes seins, tes seins, tes seins, tes seins, tes seins… tes seins ♫
Que dire de plus d’elle, elle et ses assassins
Tuèrent mes bleus, mûre et des myrtilles fines.

À trop tard l’admirer, voilà que les dragons
Viennent pour contenir mon cœur et ses chansons,
Chandelle des amants, chevaux des paraffines.

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 08:47

Le feu qui passe au rouge éveille un spectateur,
Un piéton patient posant sur son passage
Un premier pas d’abord, suivant le vieil adage :
Il partit du pied droit sous cet indicateur.

Je le vois traverser ce rampant de malheur
Alors que je parviens tout à mon remorquage
Enfin à l’emporter ce fabuleux tonnage :
À trente-huit contre un… c’est exterminateur.

Longtemps je t’ai rêvé, la nuit sous tes résilles
D’étoiles, mon destin lorsque tu me grésilles :
« … et quand le sage aboie, il faut chercher le chien. »

C’est trop tard, et mon âme aura de n’être celles
Innocentes quand vient la gerbe d’étincelles :
Devant l’éclair sublime est lui qui ne sait rien.





« Devant l’éclair
Sublime est celui
Qui ne sait rien »

Bashô

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 08:45

Un, deux, trois, quatre et cinq, six et sept, huit et neuf,
Font le cœur de la nuit dans ses premiers silences ;
Si c’est en clignotant que se font pénitences,
Cette huître est très jalouse : un bus est presque veuf.

À quatre pas, tempête, où mon œil vaut son bœuf,
Foulard aveugle et lourd malgré les transparences,
Cinq à perdre ses doigts pour l’heure des carences
Sans ne plus faire un choix de la poule ou de l’œuf.

Ici, c’est bientôt l’aube attendant la demie,
Dès qu’entre six et sept un peu de pain de mie
Deviendra la tartine, et du beurre, et du fruit.

Huit et neuf, il est tard, dîne le crépuscule
Alors qu’un nouveau jour a perdu l’opercule
Imperceptiblement, sans même faire un bruit.

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 08:42

Déjà la canopée à ton ventre émeraude
Avançait semble-t-il alors que tu dormais,
Comme un rai de lumière obscurci désormais
S’enfuit rejoindre l’ouest, et ce qui le taraude.

En chaussant dès l’envol un oiseau de la fraude
À l’imberbe étendue, à la fraîcheur des mais ;
Ces pas laissaient intacts les monts que tu formais
Du feuillage orangé qu’un peu de bleu galvaude.

Aucun mouvement sauf quelques élans subis
Du pétale de jais, des cloches de rubis,
Surpris comme un moustique abattu que l’on gaze.

Alors c’est grande ouverte auprès du diamant
D’une plaine empruntée à ces bois sciemment
Que ta bouche m’a pris comme au bout de ton taze.

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