7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:52
Tu suis le même, à chaque fois. Son ombre change
À peine. Il a pour âme un pantin, mannequin
Pour peintre, et le tableau, par tes yeux de requin
Sans pupilles, devient ce reflet tant étrange.

Tu suis le même, à chaque fois, ça te dérange
Et tu prend comme on donne un condom à quelqu’un,
Pour ne pas être mal, la bonté c’est mesquin,
C’est à la place où tu te trouve et te mélange.

C’est à la place et donc il n’est pas d’ange heureux
Que tu soit clandestin puis se reflète en creux
D’un pareil acrobate, un pantin pour la rime.

Insoumis, surprenant, tu clone aux mercredis
Chaque face alternée, en autant d’anonyme,
Et se garde secret, quand je te contredis.
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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:45
Il ne faudrait pas croire et surtout l’oublier,
Ce regard équinoxe où la saison se change,
À moins de prodiguer le besoin qui dérange
En l’état... dès l’instant... même pas sourciller.

Comme un cœur à genoux ne saurait se plier,
Quand le moment venu le feu passe à l’orange,
Il ne faut surtout pas laisser passer cet ange,
Et le faire voler, l’accuser de briller.

Passer le point d’impact arrive la bascule,
Un sursaut de raison, un tacle au funambule,
Une coïncidence ? un éblouissement ?

De tomber dans l’oubli, de tenir l’équilibre,
En gardant à l’esprit le prix pour que ça vibre,
C’est sept ans de malheur un miroir qui se fend.
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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:17
Des couples d'abricots dansent dans le courant
Que je fends de mes pas, en allant vers la gare,
Abondance de pleine attention bien trop rare,
Un peu de ronds dans l'eau, de la veine au comptant.

Puis j'ai croisé mon ex... euh, patron, je m'entends
Qui tenait à la main, un peu comme une amarre,
Un téléphone et puis, chacun restant avare,
Il nous fallut rejoindre avides nos instants.

Le bus a klaxonné - je ne vois plus les filles ! -
Et très loin sur ma langue est un goût de myrtilles,
Alors je l'ai brûlé, chaud et froid garanti.

De son pas décidé, le boss arpente l'aire
Où passent les passants, d'un trot de dromadaire
Et tout tourne bien rond, mon monde appesanti.
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 22:35
Souvenir sous-marin s’immergeant dans le noir,
Aux bleus reflets d’argent, qui s’effacent au loin
D’un dernier clignement d’une lampe témoin,
Que l’œil aura traqué, jusqu’à ne plus le voir.

Alors, je regardais ce semblant de miroir :
Un bain révélateur, un temps de mise au point ;
Le papier se moira, la photo néanmoins
Prit le temps d’apparaître et tomba comme un soir.

Assouvi, le déclic qui l’avait enclenché
Comme perdant son âme à travers ce cliché,
Reprenait pour un temps son train mélancolique.

Une mémoire vive en a gardé le pli,
Pour ouvrir et fermer les portes de l’oubli
Dans le semblable bain d’un tirage argentique.

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 22:31
Les pieds dans l’aube, arpents bords d’eaux, je crie à tue
Tête : il n’a de fusée orange avant ton arc
En ciel ! Et tous les bancs tri-accoudoirs du parc
Sont coups de klaxon vif et puis rebelle à hue...

À dia ! J’oblitérais mes cinq phalanges rue
De Prague, pour la fuite en ligne d’où je m’arc
Boutais, tu reprenais le prochain bus et Marc
Signait ton mot d’excuse ivre de pelle, imbue.

L’épieu que tu n’avais, nous réaliserons
Dans le vieux chêne anglais cerné de liserons,
Mon orange en prison, toi ma fée au démonte...

Pneu ! Déjanter tes nuits d’ennuis entêtés vains.
La chambre aère encore un peu, mais c’est le compte
Tour qui se dépayse, alors des écrivains

Fait feu.
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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 03:10
Adèle est une andouille au flingue d’un remord,
Il me pendrait, salaud, d’un survêt’ impromptu,
Un appoint d’un bordel ou bien pire invendu,
D’une chienne de vie au plus morne d’un port.

Je l’enmerde et voudrais foutre par dessus bord
Ce que ses escarpins vont piner, c’est voulu,
Quand tu tournes le dos, tu me montres ton cul,
De comtesse en sabot, de salope à bon porc.

Une enflure à gerber, ça m’a pris pour un gland.
Ce connard de regain sait bien trouver mon flanc,
Si j’en chie à tous crins de sa tronche de teigne.

C’est juste un souvenir, une tache de blanc,
Et putain je veux bien, Adèle, que tu peignes,
Mais reste bien de ce côté-là de l’écran.
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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 03:07
Un poisson rouge en son bocal
Faisait des tours à l’avenue,
Elle avait toujours un moral
D’acier, de joie elle est vêtue.

Feux et détours à la venue
D’un mystérieux pot de fleurs
D’acier, de joie elle est vêtue,
Ce bleuet la mettait en pleurs.

D’un mystérieux pot de fleurs,
Le poisson avait la berlue.
Ce bleuet la mettait en pleurs,
Ce que la mémoire est perdue.

Le poisson avait la berlue,
Mais revenait c’était normal,

Ce que la mémoire est perdue…


Un poisson rouge en son bocal.

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 03:04
Elle a pour habitude autant de courants d’air
Et de caprices lents qu’en dernier ouragan,
Comment faire à la gîte, où poser son caban,
Si je dois remonter, redescendre, en enfer.

Elle a pour habitude en retournant la terre
Autant de peine ici que la main douce après,
Comment faire à tâtons sans troubler les cyprès
Si le sable ou la boue ont tant d’un cimeterre...

Elle a pour habitude au lieu de vin dans l’eau
Que du rhum arrangé, nimbé d’orange amère,
Comment faire amerrir ses vagues de colère
Si je dois écoper ses gerbes en cadeau.

Elle a pour habitude et comme pierre à feu,
Son cœur en lassitude et des gardes-barrières,
Comment faire en fusil le chien de ses manières,
Si j’éteins celle à qui j’ai fait la mise en jeu...

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 02:58
Ce sourire à ton cou m'étreint, mon coup de foudre,
Et partout sur ton corps, c'est encor ces sillons
Qui tranchent de leur rouge et font mes passions
Des blessures sans fin, d'un grain qu'on ne peut moudre.

Alors j'ai pris sur moi, Poussin, de te recoudre,
Et rendre l'opaline au lieu du vermillon,
Sur ta peau de statue en toute attention,
Ce drame est oublié, plus qu'une odeur de poudre...

Ô je sais, mon amour est cousu de fil blanc !
Cette pâleur offrait un presque faux-semblant
Convenable, invisible, et j'admire ton buste.

À nouveau, tu es belle et vive, épanouie,
Enfui ton désaccord, ma rage évanouie
Aussi. Car désormais notre monde est plus juste.

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 02:52
Je ne payais de mine ou bien alors en roubles,
Et c'est vrai que la nuit recouvrait nos citrons,
Mais je te jure un peu de ma foi des poltrons,
Tu me jetas tantôt le plus grand de mes troubles.

Il n'était rien de plus qu'un croisement de courbes,
Ce crémant de l'audace, et j'étais son mitron.
Mon carrosse a vécu, le voilà potiron,
Tu n'étais pas la clef, moi j'étais de ces fourbes.

Aussi quand j'ai surpris ton sillage au couchant,
Rien ne put retenir - ô mon cœur repentant ! -
Que je n'étrangle enfin ton cou d'un blanc si neutre.

Et tu ne m'en veux pas, ta langue me le dit
Bleuie, et pend gonflée à tes lèvres, merci...
C'est bon quand tu comprends les raisons de mon meurtre.
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