20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 19:36
C'est vendu pour le vol d'Icare
D'un sirop servant de murène
Pagayant à tant que rameute
Une bague pour son diadème

Un petit jeu de grand écart
Oh scène égale en ces cas mène
En rouge et blanc de ce qui bleute
Aux prismes chiants de ce qui sème

C'est beau d'ivre les gueux comme
Si la fortune attendait qu'un
Nouveau pichet de l'eau de fou

Nos visages sont pâles comme
Si l'éclair était indien qu'un
Orage a scalpé - c'est mon fou -
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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 19:33
J’aimerais tant croquer la paume de ta main…
Et le safran boisé aux lèvres clandestines
De la moiteur du soir, leurs saveurs sont mutines
À l’accalmie de l’heure, au sommeil qui vient.

Je confondrais sur toi, approcherais de loin…
Le haut et puis le bas, la surface et l’intime,
Le chaud et puis le froid, l’immense et puis l’infime,
Jaloux du moindre souffle et cupides de soin.

Ces genoux sont les tiens ? Et nos coudes ne restent
Que les clefs d’une voûte ou bien l’arche d’un geste,
Mobile de cuir doux, cabane à l’abandon.

Dans tes chutes de reine où les courants d’air osent
Propager le frisson de tes clins d'horizon,
Je lisserais ces grains d’une main qui se pose.
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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 18:45
Tu es au bord, perle de vent, dernière enchère,
Puisque tu mords, au gré du temps, en somnifère,
Mes appétits et mes espoirs mésaccueillants,
Pas de répits, ni d’au-revoir, alanguissants.

Sur le départ, toujours ainsi, débarcadère,
Pose un regard, même transi, point de repère.
Tendre et touchant, doigt qui caresse en nuit tombée ;
Noir sous le blanc, la main aux fesses s’est reposée.

Tu me sidères, astronomie de peine errante,
Tes atmosphères ont tant serti, désespérantes ;
La désertion inopportune, en des anneaux
Rouge fusion, comme la dune, à fleur de peaux.

Pas une rencontre, et qui répond ? malencontreuse,
Contre la montre, à ton second, mon heure creuse.
Il n’en naît rien, peuple de lune amérindien.
Mords comme un chien. Ne laisse aucune amante main.

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 18:19
Peu à peu les demains ne sont plus d'un enfant,
La retenue soudain, s'est jetée comme un gant.
Elle colle à ma semelle, à son vent sémaphore ;
Repère habituel, le monde à mes pieds dort.

Pas de regain, en somme, ou bien de sieste franche,
Et la nuit métronome attend, l'orchestre tranche
Dans le gras du chagrin des rêves en enclos,
Où se ronge le frein, tout le long d'un mégot.

Mais les vis sans fin de l'éveil ont raison
Des ingénus larcins, dont mielle la saison
Du matin, qui me tombe à genoux, et je mords
Le traversin de combe, amputé de mon corps.

Les clopes se rallument en éteignant les heures ;
Prières qui se fument, où je vis quand tu meurs.
Peu à peu les demains se jettent comme un gant,
J'aime le jour prochain, dans la nuit et son blanc.
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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 18:13
Pas un Robert ne soutient George,
Pas une Manon n’Éléonore,
Ou bien n’Ingrid, à travers Torge !
Viviane en sang est Belphégor.

Pas un Sylvain ne me Lucille,
Pas de Margot mendie Léon,
Pas d’Aurélien qui ne Camille,
Ou bien d’Armand, qui ne Raymond.

Pas de Chantal ayant Milène,
Michèle, ou bien Maximilien.
Lucie, éteinte, a Madeleine
Pour Joëlle en joue d’Augustin.

Pas d’Alain entre Guillemette,
D’Érika, par où Dalila.
Karen n’est pas Élisabeth,
En Corinne moins que Laura.

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 18:08
De course malhabile en peur résiduelle,
Dans cette citadelle, où tant de lits s’empilent,
Même un landau futile attend sa ponctuelle
Âme à son étincelle, à son temps puéril.

Mais pour l’heure inutile, il est éventuel
Couffin d’une coupelle, à moitié l’ustensile
Gît brisé et l’argile aurait d’être truelle
Qu’une demie rondelle, une autre vie moins vile.

Elle n’a rien de gracile à n'être virtuelle :
Un symbole éternel, un passe, un droit d’asile,
Une porte d’avril, mais joint consensuelle,
Ces vents pour hirondelle auront fui dans l’exil.

Une main se faufile et de ses doigts nus hèle,
Vainement son appel, a dit : « N’aurais-tu s’il
Te plaît à tomber pile, une autre, cruelle...
Je n’ai pas de coupelle, une autre crue du Nil. »
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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 07:31


Sa vie était comme un rêve
Au cœur d'un palais des glaces,
Gelant son cœur d'une douce trêve
Où nulle ombre ne trouvait place.

Avec lui, œuvraient sept naines,
Qui refusaient de grandir
Et préféraient qu'être reines,
Leurs petits travaux finir.

Polir des miroirs gelés,
Battre dentelles dans du givre,
Ou les flocons égrener,
Pour les ranger dans des livres.

Le prince lui ne bougeait pas,
Statue de glace immobile.
- Mais des larmes coulent sur son bras ?
C'est la fin, le soleil brille !
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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 07:21


Elle est la plus merveilleuse
Des princesses de satin blanc,
Et tous les soirs, l'éteigneuse
Venait baiser son amant :

- Dors, la nuit est enfin là,
À demain mon bel amour !
Ton doux rêve ne finira
Qu'avec le lever du jour.

Au matin le prince se tord,
Le dos bleui par endroit :
- J'ai si mal dormi encore !
Vraiment, je ne comprends pas.

Les chambellans s'activèrent.
Ils posèrent cent matelas.
Rien n'y fit, tout un hiver,
C'était la faute d'un p'tit pois…

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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 07:15


L'eau a croupi d'être restée
Au creux des pierres, incarcérée,
Sa couleur a pris le teint gris
Et la pâleur des fruits pourris.

De quel chant peut-elle se bercer
Si c'est son rôle de se verser,
Trombe de pluie ou bien torrent,
Bien autre chose que ce tourment.

Dans quelle colère se réfugier
Puisqu'elle est ainsi répudiée,
Elle n'a d'autres cris que l'orage,
Et du tonnerre n'est que l'otage.

Pour son malheur elle est à l'ombre
Enfouie sous l'amas des décombres,
Elle rêve de rats, de langues râpeuses,
Rien ne la rendrait... plus... heureuse.
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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 06:52


C'est une petite ruelle
Serpente à flanc de colline,
À Madrid ou à Bruxelles,
Une librairie argentine.

S'y tient entre des murs peints
Et rien n'est droit alentour,
Cette échoppe d'un Italien
Semble oubliée pour toujours.

Dans une lueur vacillante,
Un silence jamais entier,
Sont rangées ces feuilles volantes
Par milliards dans des casiers.

En longeant les étagères,
S'échappent des mots manuscrits :
Des je t'aime, je fais la guerre,
Aux pages cornées sont inscrits.

Plus de langues que d'êtres humains,
Des caractères d'imprimerie
Plus nombreux que des marins
Morts en mer de dysenterie.

Tous les alphabets du monde,
Plus incompris qu'une Joconde,
Classées par ce qui avorte,
S'y retrouvent des lettres mortes :

Des mots d'adieux, des excuses,
Des fins de non-recevoir,
De l'importun, des intruses,
Des mots trop durs ou trop noirs ;

Des carnets d'correspondance,
Brûlés par des cancres las,
Des suppliques aux assurances,
Des courriers pour l'au-delà ;

Il y a des demandes de grâce,
Des j'espère que tu vas bien,
Des je t'aime et je t'embrasse,
Le rayon - trop tard - est plein...

Le vieil italien rit jaune,
Et bouscule son apprenti,
Ses chicots offrent l'aumône,
D'un sourire plein de folie !

À Madrid ou à Bruxelles,
J'ai dévalé la colline,
Me jetant dans ces ruelles,
Pour fuir ce qui m'abomine.
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