8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 00:22
Les pieds sous la chaîne font les vingt-quatre images
Par seconde chance, parce qu’il ne manque
À gagner sa vie, la vraie vie, celle qui coule
Comme de l’eau vive ou sauve
Qui peut savoir quand ça s’arrêtera.

Te rasent les murs ou bien gratis,
L’araignée mais pas d’étoiles,
Toi l’ébréchée que j’extirpe
Il me faudra te rejoindre les deux bouts
Et plus souvent qu’à mon tour,
Bien sûr.

Urgence et rythme saccadé
Piper quelques mots assourdis
Moi l’heure tourne, et pourtant
Qu’à faire son chemin déraille
De coquelicots : Comment ça s’écrit
Prenez garde en coréen.

Tu m’offres un bouquet de pause,
Où les voix liées négligent un peu
D’exercice fois quatre à quatre,
Elle est toute menue, avec ses huit cents
Kilos de fruits congelés... regardée
Se passer du blanc sur les lèvres.

Vraiment pas de quoi qu’on en dise
Homère m’a hué, puiser mon second
Souffle au capitaine hardiesse.
- C’est l’heure, photosensible ! -
Si blême à la fin de nos quarts
À l’étroit, huit heures déjà.

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 00:15
À côté de mes pompes,
Passer cette rambarde et puis rejoindre l’onde
Où plus rien ne bombarde, avide mes instants,
Ni de néant pareil à plus froid que la mort,
Ni rayon de soleil.

Par ce chemin que d’âmes
Ont inversé la douche, à côté de mes pompes
Il y avait ta bouche, et mes pieds dans ton plat
T’invitaient à saisir, en face de tes yeux,
L’objet de mon désir.

Mais tu t’es détournée
Et j’ai bien cru comprendre il ne faudrait pas croire
Retiens-toi de l’entendre à côté de mes pompes
Plus qu’une place vide, un courant d’air infime
Me ramène et me guide.

Et juste un peu plus loin
Se pressant ta présence, au recoin de mes yeux
Chavire - ô suffisance ! - en silhouette de toi
Je te vois d’aventure, à côté de mes pompes,
Plantée dans mes chaussures.
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 03:36
Son histoire est connue :
Ils traversent la route, alors là, PAF le chien…
Dans l’eau ou dans la soute au train d’atterrissage
Accrochés au grillage en quête de travail
En fuite de pillage.

Ce n’est pas du racisme,
Un talent chromatique, et P.A.F. a le soutien
D’urne démocratique. Elle prend à ses cousins
L’empreinte digitale, à son doigt coloré,
Dans sa langue natale.

Tu n’es pas imbécile
Puisque tu es douanière, et ne prends plus l’humain
En matière première : un esclave aboli,
Comme on décolonise un terrain désarmé,
Que l’on reprivatise.

Pourtant vient la nausée,
L’évident extrémisme, où les lois sont perdues
Quand les proies du racisme endossent tous les maux ;
Mais c’est vieux comme Hérode, ils ont fauté deux fois
Sur la voie de l’exode.

La Police de l’Air
Et puis de la Frontière, a la main au képi
Quand passe la rentière : au bruit et à l’odeur
Du pognon anonyme, elle ne fait pas barrière
Au mobile du crime.
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 03:32
Pas de préliminaires,
Pourquoi passer à table et de ses ingrédients
Rouler dans la farine, à quoi bon essayer
De tromper la famine, où n’aurons plus que nos
Numéros de portables ?

Le langage des mains
De ce singe hystérique, incarcéré jaloux
Au zoo des humains, dont la patte déchire
Plutôt qu’elle n’étreint, promet un long voyage
Bien avant l’Amérique.

Ne perdons pas de temps
À partager la chasse, et ne laissons nos bouches
Œuvrer pour un tannage, à la peau du gibier.
Ce temps de masticage évente nos haleines
Avant qu’on ne s’embrasse.

Rien ne pourra briller
Dans ce néandertal alors si je t’en prie,
Ne fais pas la cuisine, et si tes sentiments
Renonçaient à l’usine ? ou la gastronomie
Éteindra les étoiles.

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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 03:26
Ainsi parlait la femme
De Loth aux jours de pluie ; répondait l’héroïne,
Dans la salle sans bruit des statues de vivants,
Au joug perpétuel, à moins que l’on n’empoigne
Ce que leurs doigts nus hèlent.

Que tombe une hypothèque,
Et déroule la liane à son prochain poète.
Ce maudit fil d’Ariane arbuste un labyrinthe,
Se déploie sans passé, sans espoir de retour
D’un futur enlacé.

Pas de pire affliction
Que de la rendre belle, émerveilleuse à vivre,
En sachant qu’infidèle et complice et victime,
Il faudra la donner, ce néant que l’amour
Viendra lui pardonner.

Que je cherche tes yeux,
Ceux qui passent la porte auront les mains aveugles
Et une poigne accorte, offrande à faire payer,
Débiteurs innocents des bribes de présent,
Aux nouveaux ignorants.
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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 03:18
C’est les portes ouvertes,
En fond de paysage, elles me sont amnésiques
Et gardent pour chacune, un semblant de lucarne,
Une pluie de lacune. Elles ne m’ouvrent jamais
Tout entier ton visage.

Le prénom que tu donnes,
Je l’enfouis d’un alliage, il n’est pas d’un voleur
De rechercher la lune, au moins ce qui m’égare
Se confond à la dune, offerte à l’assoiffé
D’un désert en mirage.

Il n’est pas de méprise
Auprès de cette errance, il n’y a pas de rimes
À chaque délivrance, un peu de temps vécu
Dans d’autres interdits.

C’est un rêve d’ozone,
La surface érogène a tout d’un papillon
Qu’une lampe halogène a perdu, comme un grain
De fleur de pissenlit.

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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 16:02

Sombre, non pas le noir total, mais un gris nuancé, envahissant, tumultueux, assassin certainement d’un état vers un autre. Du vent, des forces immenses et pourtant éthérées, impressionnantes de légèreté. Une tension qui s’avance vers son paroxysme. Je reste indifférente et pourtant inquiète, angoissée, j’ai hâte et j’ai peur de ce qui se prépare. L’excitation cède enfin, un hurlement a déchiré l’obscurité d’un éclat sublime, des Z mit bout à bout, d’un blanc douloureux, je l’entendrais presque se plaindre, ils semblent se ruer, instantanés, vers quelque chose en contrebas… je saurais bientôt ce que c’est, pour moi aussi c’est la chute.

 

La vitesse s’accroît sans cesse avant d’enfin se stabiliser, une croisière verticale où je suis enfin forme, nous sommes légions telle que moi, d’un ordre supérieur qu’aucun bataillon ne saura imiter, le vent poursuit sa quête de chaos entre nous toutes, têtu car la charge ne peut échapper à son but, notre charge. Peu à peu se dessine ce que j’ignorais, son image apparaît plus précise de seconde en seconde, d’éternité… le sol. Masse informe de gris, marron, vert et bleu, toutes les couleurs sont foncées, encore ce vent, ou bien nous ? Très vite aussi des géométries, des géométries anarchiques ou plutôt côte à côte sans…si, un sens apparaît, des zones délimitées, les nuances sont plus fortes, l’accélération ne peut… il m’a sauté au visage ! m’a giflé impudent d’une force incroyable, écartelant ma forme, le sol, le monde à nouveau meurtrier.

 

Je n’ai plus de contours, je m’allie en rigole à des sœurs inconnues et nous dévalons, joyeuses et emportées vers le bas. Mobile dans l’immobile, mon latin est bien piètre, tout n’est que matière mais la notre est fluide, avide à la noce, contourner, submerger… épouser. L’inerte se défend, tel le vent précédent il s’entête et sait qu’il fera taire nos jeux. Un moule, plus de pente à séduire une cuvette nous échoue dans son sein, une flaque.

 

Claire, au loin dans le ciel un astre de feu célèbre mon prénom, celles de mes sœurs qui sont à la surface rejoignent, ascensionnelles, les nues qui nous ont relâchées, tantôt. Je suis tout au fond, je me fais plus fine qu’un cheveu et m’immisce entre les rides infimes de cette chair geôlière, à nouveau unique, la course reprend, ce mouvement qui m’enchante. Sans nous parler, moi et mes sœurs nous nous trouvons souvent, ces voies étroites semblaient un labyrinthe mais avec le temps (?) il s’avère une seule et unique destination, le torrent.

 

Je connaissais la joie voici venir la liesse, c’est un éclat de rire que je ne finirais pas, s’il ne tenait qu’à moi. La pression dans les courbes, je danse vive et effrontée, sans regard pour les obstacles battus comme des gardiens pris dans une ruée, certains sont balayés d’autres résistent, de pierre qu’ils disent. Leurs peaux sont tannées comme le cuir d’une vieille innocence cent fois bousculée, moqueuse je regarde pourtant parfois surprise, l’étrange apparence que nos luttes leurs ont laissé, statue de douleur aux cicatrices de beauté, mais l’ivresse est plus riche encore et rien ne peut m’arrêter, rien ne peut m’arrêter… la course se fait lâche et les sœurs plus nombreuses, nous voilà réunies encore dans un écrin prison ? La course s’est finie et j’aurais versé des larmes à sentir la force qui me quittait peu à peu, mais le fil se poursuit plus en lenteur, s’élargit aussi, la joie ne vient plus que de quelques goulées, trop rares, quand enfin un nouveau de mes mondes apparaît, le fleuve.

 

Impossible à dénombrer celui de mes semblables, je reste éberluée par tant de réunion. La force qui me grisait était vive et fugace, celle que je joins ici est lourde et impavide, des remparts et du temps, lente elle semble invincible, je m’endormirais presque dans ses bras indolents, j’observe rêveuse la matière ennuyeuse et me moque en secret de sa triste nature, condamnée à sa forme première, si statique, si vaine quant elle lutte contre moi et les miens.

 

Je le vois enfin, je connais son nom sans d’autres raisons que je connais le reste : un homme. Sur les berges il se tient droit et grave et me regarde ? Je l’ai bientôt passé et poursuis mon val, que sont donc ces barrages qui veulent m’inféoder, ils ne prennent qu’un temps et même m’amusent un peu, je ne sais pas pourquoi, ça me vexe. Des zestes pétillants se mêlent plus loin à nous, de plus en plus nombreux ils nous encouragent, nous attirent vers de grands espaces où nous serons reines, qu’ici est une prison quand on a vu là-bas, ils disent.

 

La mer, par tous les essaims qui m’ont prise, celui-là est le plus gigantesque que j’ai pu parcourir, la matière inerte a même disparu, à perte de vue nous ne sommes qu’entre nous, et notre force est sans mesure pour moi, la violence du torrent et la masse du fleuve ne m’avaient inspiré un pareil ébahissement ! Ma nature a changé les zestes plus nombreux me rendent plus lourde, mais étrangement, ça ne me vexe pas. Parfois je lèche un rivage, la pierre ou le sable, et nous nous étendons langoureuses comme des caresses d’amoureuses, je ris d’écume aussi, mais ce blanc n’est pas le plus beau que j’ai vu. Je peux fouetter les falaises et déchirer leur silence d’un bruit assourdissant, nous formons des mains monstrueuses n’agrippant rien, le plus souvent. Une fois une force irrésistible nous a animées toutes ensembles, pas celle du bas, ni celle qui nous élève, une autre. Nous nous sommes dressées comme autant de titans invoqués par des dieux fous, et nous avons dansé, furieuses et hurlantes en laissant libérée toute la puissance qui d’ordinaire reste à l’intérieur de nous, c’est un bal hystérique, un carnaval de fou, j’en ressors détendue et sereine, à pouffer dans le faux calme que j’arbore juste après, comme si rien ne s’était passé.

 

Un jour à la surface, comme le froid se faisait trop prenant, je fus à nouveau tuée ! Ma colère ne tarit pas dans cette montagne de glace où je suis ce que même je pouvais abhorrer, une matière solide, un objet ! Comment s’enfuir, j’ai été engloutie en plein cœur où rien ne pourrait fondre !? Avec mes sœurs jalouses nous poussons des plaintes andalouses, des complaintes violentes et mélancoliques en déchirants craquements symboliques qu’aucun tango jamais n’osera orchestrer. Nous avons tant de temps pour ces jeux de pénombre, je suis à l’agonie, vaincue et sans espoir, ce temps qui ne passe pas m’étouffe et je reste ainsi…

 

Claire, il fait bien plus clair, un chambardement m’aura ramenée à la surface ? Je suis vêtue du cristal délicat d’un flocon élégant, mon blanc irradie mes sœurs elles aussi finement habillées, l’espoir renaît dans mon cœur, je me sens fondre… Sombre, la vitesse, la flaque, le torrent, le fleuve, la boucle se boucle et tiens, sur la berge, l’homme a disparu ?


Merci à Clairelyse pour l'avoir lue et enregistrée.

Merci à Essia Skhiri pour sa traduction en arabe.

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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 18:20
Les femmes de marins
De cet élan sauvage emplissent des bouteilles,
D’un étrange message, en un mot comme en cent
A vêtu le scaphandre, afin de conjurer
Ce qu’il reste à pourfendre.

Et la lettre aux yeux morts
S’insinuera cahin-caha, dans les courants
Contraires et patin-couffin, elle joindra
Cette poste restante, au temps d’une au-revoir
Naïve et protestante.

Gala sans sépulture,
Quand ces femmes marries, ballantes à l’effort,
Revivent de Marie-Galante mare au punch
À se pendre au goulot, comme aux blagues salaces,
Qui rythment le boulot.

Sans même payer de
Mine antipersonnelle, aux champs des pas perdus,
En contre-violoncelle, aux arcs répandus
Dans des sous-munitions, les témoins ne se figent
D’aucune abolition.

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 02:13
La fine trame d’oubli, sous un regard d’orpailleur,
Tourbillonne les instants dans la ronde qui les sasse,
Passe, au travers du tamis, du sable comme de l’heure,
Caracolent en restant ces cristaux pris dans la nasse.

D’un grain se drape éblouis aussi riche qu’un tailleur,
Souvenir d’or éperdu, la fève que rien n’écosse.
Comme un moment bien précis, ce reflet acupuncteur
Prend sa place de rébus pour le temps de ce négoce.

Les iris à la folie, c’est un secret d’empailleur,
Sont des bouches à foison tant avides en prémisse.
Entre un vide et l’agonie, n’ont d’yeux que cette ferveur :
Une plaie comme un poison, dans un effroi d’artifice.

Mais il n’y a de sursis, de mémoire ou bien d’ailleurs,
Dans ce rapt indifférent, un secret de poupée russe,
Qu’en des haltes obscurcies, un rêve comme une peur,
Est ici ce maintenant, que lui demander de plus ?

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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 19:50
Échouée sur le fond,
La croix donne au sourire aux fossettes de flèches
Un air à l’envie, mirobolant au parfum
De gland, ou bien très énergumène, ensablée
De travers et bien zen.

C’est une ancre fichue,
Qui n’a plus de navire au bout de ses maillons
Et jusqu’à sa chaîne ironique, en ses lacets
Recouverts d’ensablement, ressemble au serpent
En mime dans ce bleu.

C’est une ancre perdue,
Sans rien à la surface à saluer d’un bout
À l’autre, elle jure assassinée de sa proue
Qui ne l’y reprendra plus, en ces beaux voyages
À Cayenne ou bien Naples.

Il n’y a plus que son ombre
Pour lui indiquer l’heure, et servir en témoin
Gisant. Cette ancre apeurée sait les courant sains
Qu’il donne imperceptiblement, comme un écho
Qu’il est encor possible.
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