4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 07:17
M'approchant dans son dos, sans que rien ne l'ébruite,
J'écoute le silence et le son de ses vœux.
M'imaginant sans voir où sont posés ses yeux ?
Il n'y a que la route, et ses lignes de fuite.

Et sans non plus savoir à quoi tient ma conduite,
Encore un peu plus près, comme approchant d'un feu,
Je plonge dans son cou mon regard amoureux.
S'il se tourne, à coup sûr, les carottes sont cuites !

Je le suivrai sinon le long de ce chemin,
Sans pouvoir retenir d'aller un peu plus loin.
Restant sur ses talons, je couve cette braise.

Et peut-être allons-nous être en ébullition,
De séduire un volcan, de tenter la fournaise...
Il n'y a plus qu'un pas pour ma supposition.

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commentaires

J
Les italiques, qui marquent le questionnement intérieur de la femme, préfigurent le basculement de la narration (omnisciente à interne) dans les trois dernières strophes. Je crois que c'est l'abondance des formes négatives - ou exprimant l'image d'une négation - ("rien ne", "sans" x 3, "non plus", "n'... que", "sinon", "n'... plus que") qui fait immanquablement penser à Mallarmé. Tu cultives volontiers une certaine forme de cloisonnement. C'est moins le cas dans ce sonnet, dont le sens est plus explicite. J'aime le caractère enchanteur de ce passage, cette échéance, toujours repoussée...<br /> <br /> "Sans pouvoir retenir d'aller un peu plus loin.<br /> Restant sur ses talons, je couve cette braise."<br /> <br /> Ce rapport si particulier au désir me renvoie à la fin du poème "Tes pas", de Paul Valéry.<br /> <br /> « Car j'ai vécu de vous attendre,<br /> Et mon coeur n'était que vos pas. »<br /> <br /> Merci pour ce partage !
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D
Merci d'être passé par ici !